Aujourd'hui, j'avais envie de vous parler d'un recueil de poèmes chinois que m'a offert une amie. Il s'agit d'une compilation de poésies du poète : HAN-SHAN (寒山, littéralement "montagne froide"), accompagnée de calligraphies de LI KWOK-WING et présentées par le sinologue Jacques PIMPANEAU (aux Éditions You Feng).
Devenu personnage de légende, cet ermite hirsute et dépenaillé, fut souvent représenté hilare en compagnie de son ami le moine excentrique Shi-De. Certains se l'imaginent comme une sorte de hippy de son temps.
Ci-dessus (gauche) : diptyque Yan-Hui représentant le poète Han-Shan (image Wikipedia)
En 1954, Arthur Waley, un traducteur anglais, fait publier 27 de ses poèmes dans la revue Encounter. Peu à peu, d'autres érudits grands-bretons s'entichent de ce personnage étonnant. Burton Watson, professeur à l'université de Columbia, traduit 100 poèmes dans un recueil intitulé Cold Mountain, 100 poems by the T'ang poet Han-Shan. Gary Snyder en traduit 24 autres et Jack Kerouac consacra lui aussi tout un ouvrage à ce vagabond joyeux, Les Clochards célestes, c'est pourquoi le livre dont je vous parle lui est dédié.
Han-Shan est vénéré dans différentes parties de l'Asie, notamment chez les bouddhistes Chan (Zen) et les taoïstes comme l'incarnation de la divinité de la sagesse Manjusri. Au japon, la légende des deux compères y est tenace ; ils y sont connus sous l'appellation de Kanzan Jittoku. En occident, il devient une icône des hippies et un modèle pour les contestataires de la "Beat Generation". Les récits qui parlent de Han-Shan et Shi-De les montrent se comportant comme deux simples d'esprit, éclatant de rire pour un oui pour un nom, faisant des pantomimes et se moquant de tout. Cette assimilation de Han-Shan par des mouvements de contre-culture américains a surpris le monde asiatique en même temps que provoqué un regain d'intérêt des universitaires chinois et japonais à son égard.
Han-Shan introduit les paysages chinois avec une vision sur l'univers qui semble une nouvelle façon de vivre. La culture qui le nourrit semble échapper à toute logique, à toute règle. Épris de liberté, c'est dans la solitude qu'il fit un travail intérieur, loin de toute religion ou philosophie établie.
Etrait :
Et voici le même texte calligraphié par Li Kwok-Wing :
La calligraphie c'est de droite à gauche ?
RépondreSupprimer(il me semble avoir entendu, qu'a HK le chinois traditionnel s'écrivait de droite à gauche, mais ça se perd puisque depuis la rétrocession, ils écrivent comme la chine continentale)