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Bandeau théière calli

Bandeau théière calli

dimanche 10 janvier 2016

Liquidambar



Lorsque j'ai ouvert Le chinois contemporain (T 2) à la page 73 pour réviser le vocabulaire, je me suis souvenue que les caractères utilisés pour calligraphier feuilles d'érable et feuilles de liquidambar étaient les mêmes. Peu étonnant, me direz-vous lorsque l'on sait que les deux font partie de la même famille des Acer. Les feuilles de liquidambar sont souvent plus fines que celles de l'érable commun (il en existe de plusieurs espèces) et ses lobes en forme de palme (palmatilobés) plus élancés. En automne, le feuillage du liquidambar se colore de tons dorés et cramoisis qui illuminent l'arbre comme une aura céleste.



FEUILLES DE LIQUIDAMBAR

枫叶 - fēngyè

En décomposant les caractères, nous trouvons le caractère  - fēng, qui désigne l'érable ou le liquidambar, lui même composé des radicaux (clés) de l'arbre et du vent, auquel on a ajouté le caractère - yè, qui désigne la ou les feuille(s) d'un arbre, composé des clés de la bouche et du signe 10.

Le Liquidambar lui-même s'écrit : 枫香树 - fēng xiāng shù. Il est intéressant de noter l'esprit poétique des anciens mandarins chargés de définir ou entériner l'écriture des nouveaux mots, le caractère feng voulant ici dire "abre de vent".

Liquidambar signifie "ambre liquide" car lorsque l'on fait une entaille dans son tronc, une résine ambrée en suinte. Cette résine était utilisée comme onguent en parfumerie et dans la pharmacopée sous le nom de copalme, l'autre nom du liquidambar. L'ambre du liquidambar, appelé aussi Styrax, Larmes de Styrax, ou encore Baume du Pérou, dégage une odeur de cannelle et est utilisée comme fixateur en parfumerie. C'est également à partir de cette sève épaisse qu'a été synthétisé le polystyrène en 1925. C'est, à l'instar du ginko et du magnolia, un arbre originaire de l'ère tertiaire, époque où il peuplait l'Europe avant les périodes glaciaires car sa sensibilité au gel l'a rendu un peu fragile. 

La résine ou ambre du liquidambar a été également utilisée dès le XIXe siècle en infusion afin de soigner les sciatiques, la dysenterie, ainsi que les affections respiratoires et cutanées. Les Aztèques ajoutaient cette résine à leur tabac pour en rehausser l'arôme. De leur côté, les indiens Cherokee d'amérique avaient l'habitude de mâcher du styrax et c'est d'ailleurs leur exemple qui a permis la production des premiers chewing-gums.


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