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Bandeau théière calli

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mercredi 27 janvier 2016

Des traductions étranges


L'Institut Confucius, association pour la propagande de la langue et de la culture chinoises grâce à laquelle je suis des cours de mandarin, a eu la bonne idée et la gentillesse de mettre en place dans son antenne de Montpellier un centre documentaire de prêt pour ses élèves. L'initiative est louable et cela permet de se familiariser un peu avec la culture de la RPC. Ou plutôt, cela devrait être le cas.

Si je mets un bémol avec ce conditionnel, c'est que malgré ma grande motivation et mon envie de mieux connaître l'histoire, l'art et les coutumes de ce pays extraordinaire, mon envie a rencontré un écueil de taille : une grande pénibilité à la lecture et ce à cause de traductions peu soignées.

Il apparaît en effet que certains textes traduits en français et édités par "China Intercontinental Press" demandent un effort de déchiffrage à cause tout à la fois de leur grammaire éminemment exotique, du nombre invraisemblable de graphies étranges et de curiosités sémantiques. Ajoutez à cela des mots qui n'existent pas et une maladresse d'écriture, qui comprend des informations inintéressantes, voire incompréhensibles, et des énumérations vides de sens, quand ce n'est pas une syntaxe étrange, cela donne des paragraphes que l'on a beaucoup de mal à lire, ce qui fait que je me suis vue obligée d'en arrêter la lecture, à mon grand dam.

Pourtant, j'avais emprunté quatre ouvrages qui me semblaient dignes d'intérêt : un sur les jades, un sur les inventions, un sur les mythes et légendes et un dernier sur les musées de Chine, chaque ouvrage ayant des auteurs et traducteurs différents. Par exemple, le livre sur les musées est traduit par Tao Ruogu et celui sur les mythes et légendes par Chen Yuan. J'aurais bien aimé vous présenter ces ouvrages en des termes élogieux et vous donner envie d'en savoir un peu plus long sur chaque thème, mais cela ne m'est pas possible. En tout cas pas pour l'instant.
Pour que vous compreniez mieux mon malaise et l'étendue du problème, j'ai pensé que le meilleur moyen était de vous présenter quelques fragments de ces casse-têtes chinois. En voici donc quelques uns piochés au hasard, chaque page foisonnant de ce type de littérature. Notez bien que les étrangetés que vous lirez, telles que omissions de mots, mauvaise orthographe, etc. , ne sont que la reproduction mot pour mot de ce que l'on peut y lire. A vous d'en juger :

Salle des vestiges La salle couvre une superficie de 7 588 mètres carrés montre un site de l'antiquité, ce qui en fait à ce jour le mieux conservé et qui a duré le plus longtemps et qui a des récipients au culte les plus riches jamais découvert. Impressionnés profondément par les scènes au culte du royaume ancien Shu il y a 3 000 ans, les visiteurs ont l'occasion de voir les fouilles archéologiques sur le site à courte distance.

... Malgré moins d'un dixième de fouilles achevées, il y a déjà un millier d'objets exquis déterrés au site Jinsha... Par exemples, des masques d'or, un tablette de jade, la statue verticale de bronze, la statue assise de pierre, la statue de bois peint sont tous des exemples représentatifs.

... Un des capitales de la première période Zhou, cet endroit a aussi été appelé sous le nome de Qizi ou Qizhou où il existe sur la terre et souterrainement tant de reliques culturelles parmi lesquels un grand nombre de bronzes fouillés tiennent une renommée mondiale. En 1982, cet endroit a été désigné par le Conseil d'Etat pour être un vestige culturel protégé d'une importance de la Chine.

... Certaines qui sont les œuvres d'art transmises aux générations futures comme un héritage et les documents fouillés de grande valeur pour la recherche occupent une place importante dans les collections des musées chinois. Les collections de calligraphie et de peinture comprennent "Peinture de la beauté",.... (s'ensuit une liste d’œuvres qui fait 17 lignes).

... Toutes les fournitures sont des collections délicates et rares. L'exposition permanent du Musée du Palais à Taipei contient vingt mille objets qui s'alternent tous les trois mois. Toutes les collections peuvent tous être exposées dans dix ans.

 ... La Capitale est si épouvante que les esprits et les spectres ne veulent pas y aller et préfèrent errer à la marge du monde... Un coq d'or se tient debout à la cime et chaque matin, il chante à haute voix quand la première lumière de soleil brille la Terre.

... Après le recul de l'inondation, les gens retournèrent au pays natal, et découvrit que le feu précieux brûlait encore, mais leur héro, Ebo fermait les yeux pour toujours. Pour le commémorer, on appellait la terrasse où on offrait originellement sacrifices à l'étoile Shang "terrasse Ebo".

Bref, il faut beaucoup de concentration et d'imagination pour arriver à recoller les pièces du puzzle, lorsque cela est encore possible. Je reste persuadée qu'un traducteur ou une traductrice de langue française n'aurait pas pu commettre de tels simulacres d'érudition qui ternissent l'appréhension globale de la culture de ce pays fantastique tout en freinant l'élan d'élèves avides de connaissance. Mais la politique du Parti de la RPC que doit suivre l'université de Hanban permet-elle aux militants et responsables de comprendre l'impact d'une traduction sur la propagation de l'image du pays ? Et les moyens qu'on leur donne lui permettent-ils de remédier à de telles erreurs ?


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