Notre professeure de Mandarin, Dong Ping, nous a remis hier soir après le cours deux charmants petits cadeaux de nouvel an de la part de l'Institut Confucius : un bloc note avec un panda et des bambous, ainsi que des découpes de papier rouge représentant un cheval d'inspiration naïve (puisque cette année est placée sous son signe) :
Le modèle était un peu grand pour mon scanner, ce qui fait qu'il est tronqué. Très populaire durant la dernière Dynastie impériale, celle des Qing (1644-1912), le papier découpé ou 剪指 (Jian zhi) est un artisanat très prisé en Chine depuis le VIe siècle ad minima. Les motifs en sont souvent des animaux, des fleurs, ou encore des représentations mystiques ou religieuses. Les découpes se font à l'aide de ciseaux mais parfois aussi à l'aide d'un couteau. Ces découpages ornent traditionnellement les portes et les fenêtres lors des fêtes, comme le Nouvel An (Fête du Printemps) ; on les appelle "fleurs de fenêtres" ou encore "silhouettes découpées". Le découpage de papier était assez prisé également en France au siècle dernier, surtout parmi la classe bourgeoise où il était de bon ton d'occuper les petits avec des choses simples.
Dans la campagne chinoise, le découpage du papier est une activité plutôt féminine, mais les professionnels de la découpe ont toujours été des hommes ; leur savoir faire fut longtemps renommé et on les payait parfois fort cher pour préparer les décorations de papier lors d'une cérémonie prestigieuse comme un mariage ou un enterrement pendant lesquels la position sociale était arborée avec ostentation pour montrer et continuer d'asseoir son pouvoir.
La technique de la découpe à plat s'appelle Kè zhi hua (刻纸画), qui veut dire dessin en papier gravé. Il arrive que le papier soit plié avant son découpage, ce qui permet de faire des motifs symétriques assez complexes.
La découpe intérieure parait très délicate à effectuer.
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