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Bandeau théière calli

Bandeau théière calli

vendredi 31 juillet 2015

Calligraphie : stage d'été en Poitou


Le Docteur Eric MARIE organise

un stage de calligraphie chinoise

au Château de La Bessière, en Poitou

du 15 au 19 août (5 jours)


Le stage est ouvert à toute personne motivée, novice ou confirmée. Une approche traditionnelle de l'art chinois (matériaux, techniques, méthode d'apprentissage) est proposée.
Travail en petit groupe dans un atelier consacré exclusivement à cette discipline, dans une ambiance chaleureuse.


Selon le niveau des participants et leurs aspirations :

  • Présentation des outils et matériaux utilisés
  • Explication de leurs usages et critères de choix
  • Entraînement à une bonne attitude corporelle et mentale
  • Etude des différents styles de calligraphie chinoise
  • Apprentissage des techniques de la peinture de bambous, orchidées, prunus, animaux, paysages...

Vous pouvez apporter votre propre matériel mais il est préférable pour les non initiés de contacter Monsieur Marié afin de ne pas risquer d'acquérir des outils inadaptés voire inutilisables.

Le lieu privilégié :

Le Château de La Bessière (XVe-XIXe siècle), dans le Poitou, au sein d'un domaine de 12 ha avec source, étang, prairies, forêt. Un environnement qui apporte le calme nécessaire à la concentration.
A proximité immédiate : équitation, tennis, minigolf, plan d'eau (canoë-kayak, jeux)...

Inscriptions :

  • Tarif préférentiel pour ceux qui s'inscrivent avant le 5 août : 390 euros
  • Tarif normal : 460 euros
  • Réservation obligatoire avec acompte de 200 euros

Tél : 05 49 32 88 50
Site : http://calligraphie-peinture-chinoise.com/stage/


lundi 27 juillet 2015

Vive la paix !




"Les occidentaux de Pékin n'ont pas oublié la mésaventure arrivée il y a quelques années à un Mexicain de passage. Logé à l'Hôtel de la Paix (Ho-p'ing Pin-kuan*),  ce Mexicain était allé se promener seul en ville. Au cours de son séjour, il avait été bercé du slogan en vogue : Vive la paix (Ho-p'ing Wan-sui**). Ne sachant comment retrouver son chemin, il se dirige vers une station de vélos-pousse.

Au lieu du nom de son hôtel, il indique au conducteur l'expression qui chante à son oreille*** : vive la paix. Le cycliste répond gravement : Ho-p'ing Wan-sui : Le Mexicain répète plus fort la même formule. Le Chinois la répète à son tour ; il hausse le ton, ne voulant pas être en reste sur les convictions pacifistes de cet étranger. Le Mexicain détache les syllabes, crie comme s'il parlait à un sourd. Les conducteurs de cyclo-pousse reprennent ensemble : Ho-p'ing Wan-sui ! Des passants s'attroupent et clament en choeur : Vive la paix ! Une manifestation de masse s'improvise, jusqu'à ce qu'un Chinois parlant espagnol tire le Mexicain de ce mauvais pas.

Les chinois donnent à chaque instant l'impression d'être à la fois calmes et au bord de l'enthousiasme collectif; souriants et prêts à se déchaîner ; réservés et disponibles pour la manifestation de masse.


Les moyens de communication utilisés par le Parti et les thèmes politiques qu'il lance les tiennent dans un état de mobilisation permanente. Quelle force, imprévisible et inquiétante..."

Extrait de "Quand la Chine s'éveillera...", Tome 1, d'Alain Peyrefitte (Ed. Fayard, 1973)
Chapitre IX - INFORMATION ET COMMUNICATION - 1. - Former plus qu'informer.


*     和平             - hépíng pínguan
**   和平万岁        - hépíng wànsuì

*** A. Peyrefitte explique dans ce chapitre que la propagande idéologique est propagée par tous les moyens possibles : radio, télévision (peu de chinois en ont dans les années 70), affichages, réunions, hauts-parleurs dans les rues, les cours et les usines... et de façon non seulement très répétitive mais de manière que l'on ne peut lui échapper. C'est à un message récurent dans les hauts-parleurs que l'auteur faisait ici référence.


vendredi 3 juillet 2015

Mao et Confucius


J'ai commencé la lecture du tome I de QUAND LA CHINE S’ÉVEILLERA... Le monde tremblera d'Alain Peyrefitte (1973). C'est passionnant. Le regard de ce diplomate-homme politique-écrivain sur la Chine, après plusieurs longues missions dans le pays, est unique et son rapport est écrit avec des mots savamment choisis. On sent la patte du grand diplomate.

Dans le chapitre premier, intitulé "Le culte du sage, du héros, du saint", Peyrefitte présente et analyse finement la dévotion populaire à Mao Tse-Tung (Mao Zedong) et exprime ce qu'il pense de l'influence de Confucius dans la pensée de l'homme d'Etat. En voici quelques extraits choisis :

Peyrefitte rapporte un entretien avec Kuo Mo-Jo (Guo Moruo) et en particulier une question qu'il lui avait posée sur le fait que pour les Chinois à ce moment, il était primordial de d'abord "bien" penser : 

- (réponse de Kuo Mo-Jo)..."De tout temps, des doctrines ont fleuri, chez nous, qui cherchaient la meilleures voie pour les hommes et pour la société. La doctrine qui l'emportait était celle de Confucius - toutes les autres s'ordonnaient autour d'elle. La Chine en a vécu deux mille cinq cents ans. Aujourd'hui, c'est la base du raisonnement et de la vie.

- (Alain Peyrefitte) ...Si toute les philosophies qui ont vu le jour en Chine depuis vingt-cinq siècles sont de simples variantes de la pensée de Confucius, n'est-ce pas aussi le cas de la pensée-maotsetung ?

- Certainement non. La pensée de Confucius avait fini par se dessécher, comme, lorsque le courant baisse, le limon du Fleuve Jaune se durcit et forme les digues.

Depuis la fin du siècle dernier, la plupart des intellectuels chinois s'efforçaient de faire un brèche dans ces digues. Ils attaquaient les traditions confucéennes et recherchaient de nouvelles voies doctrinales. Ils ont tous échoué. Mao a réussi.


La pensée-maotsetung transforme l'homme, la nature, la société. C'est vraiment une pensée révolutionnaire.


Mao donne pourtant l'impression d'avoir conservé et consolidé autant qu'il a détruit - fût-ce au prix d'une transmutation. Sans doute, selon le point de vue où l'on se place, peut-on constater qu'il a bâti avec les matériaux traditionnels qu'il avait sous la main, ou observer qu'il a commencé par faire explosé l'édifice dont les décombres lui ont ensuite fourni des pierres de récupération.

Ce qui me frappait plutôt, fis-je, c'est que Mao ne détruit jamais d'un seul coup. Avant de lutter contre le Kuomintang (Guomindang), il a fait front commun avec lui, à deux reprises. Avant d'éliminer les "capitalistes nationnaux", il leur a proposé son alliance. Il a fait aux intellectuels le somptueux présent des "Cent Fleurs", avant de les disperser dans les camps de travail. Puis il a lancé le "Grand Bond" en avant puis la Révolution culturelle : chaque fois, un pas de plus, ou plutôt deux pas en avant, un pas en arrière.

-... Quelles sont les valeurs de base que vous avez conservées ?

- Les vertus traditionnelles, après un tri sérieux qui nous permet de rejeter ce qui est altéré et d'absorber ce qui est vivant.


Confucius avait fait un portrait de l'homme vertueux, le Sheng jen, entraîné à vivre en harmonie avec les autres : courtoisie, justice, intégrité, maîtrise de soi, fidélité aux engagements, loyauté, juste milieu. C'est encore l'idéal aujourd'hui. Ou plutôt c'es de nouveau l'idéal, car, entre-temps, il s'était perdu.



La courtoisie ? Les rites confucéens ont disparu mais ni Kuo Mo-jo ni Chou En-Lai, ni Chi P'eng-fei, en dépit de laccablante chaleur, ne retirent leur vareuse boutonnée jusqu'au col. Le formalisme de jadis a été allégé, mais la bienséance raffinée demeure : on évite d'ennuyer les interlocuteurs par le récit de ses ennuis : on leur fait des compliments pour qu'ils se sentent à l'aide.

La justice ? Il semble bien qu'il y en ait plus, en Chine populaire, qu'il n'y en avait depuis longtemps dans la Chine classique.
L'intégrité ? Ce que la population a apprécié davantage dans les nouveaux dirigeants, c'est justement leur honêteté rigoureuse, qui contrastait avec la corruption des cadres de l'ancien régime.
La maîtrise de soi ? Chaque chinois s'exerce à rester impassible et souriant. Les qualités humaines et les sentiments qu'il éprouve valent par eux-mêmes, sans qu'il ait besoin de les afficher. Un Chinois m'a assuré que ses compatriotes "avaient compris le peu de cas qu'il fallait faire de Krouchtchev quand il avait martelé la tribune de l'O.N.U. avec sa chaussure.
La fidélité à la parole donnée ? Quand les Chinois prennent un engagement, ils le tiennent. Un accord commercial, ils en exécutent les dispositions rubis sur l'ongle.
La loyauté à l'égard des amis ? Avant que fût rendue publique l'invitation chinoise au président Nixon, Pékin avait averti le gouvernement nord-coréen et le gouvernement nord-vietnamien ; Chou En-lai était venu lui-même rendre visite en pleine nuit, au prince Norodom Sihanouk. Lequel me fit remarquer que le chef de la Maison Blanche n'en avait pas fait autant avec ses alliés, notamment japonais ; et que ce serait mal connaître la Chine, que de la croire prête à abandonner Hanoï pour se rapprocher de Washington.
Le juste milieu ? Quoique les développements de la révolution chinoise donnent souvent l'impression d'excès, c'est une voie médiane qui finit par triompher, après que ces excès se sont d'exu-mêmes discrédités : à mi-chemin entre le chauchisme anarchiste et le droitisme conservateur, entre l'utopie et la routine, entre le défi jeté au monde et le renoncement aux ambitions mondiales. Ce juste milieu concilie "l'intransigeance dans les principes et la souplesse dans l'application" : le combat opiniâtre de Mao contre Chiang Kai-chek et le voyage de Mao à Chung-king ; la fermeté dans la lutte contre les Etats-Unis et l'invitation à Nixon.

- Ainsi, repris-je, un siècle avant Socrate, tandis qu'Héraclite et Pythagore jetaient les premiers fondements de la philosophie grecque, vivait en Chine un philosophe dont on peut dire que l'idéal est resté le vôtre ?

- Il l'est resté... enfin, pas tout à fait... Le président Mao nous invite à conserver ce qui est bon dans la tradition et à écarter le mauvais. Il faut donc tout découdre dans les vêtements anciens, séparer le bon du mauvais, et recoudre avec ce qui est bon.

En somme, Mao Tse-tung, comme Confucius, a élaboré une philosophie qui aboutit à des règles de vie personnelle et de gouvernement de la société ; mais c'est la vie, c'est la société d'aujourd'hui. Il a traduit l'idéal communiste dans le langage confucéen : "Le communisme, ce sera la Grande Harmonie".



jeudi 2 juillet 2015

Il était une fois en Chine


Dernière minute - A la TV ce soir


Je viens de voir ça sur le programme TV de cesoirtv.com.


C'est ce soir, 2 juillet (2015), à 20 h 50 sur ARTE. 

Le film dure 2 h 10
Style : Kung Fu
Pays : Chine (Hong Kong)
Date de sortie : 1991
Réalisateur : Tsui Hark

Les acteurs : Jet Li, Rosamund Kwan, Yuen Biao, Yan Yee Kwan et Jacky Cheung.

Titre : Il était une fois en Chine

Résumé (de cesoirtv.com) :

A la fin du XIXe siècle, en Chine. Wong Fei-Hung, médecin, dirige une clinique dans la province de Canton et, accessoireement, règle les conflits qui peuvent naître au sein de la communauté. Ceci lui est d'autant plus facile qu'il maîtrise parfaitement les arts martiaux. Mais son influence est telle dans la région que les colons occidentaux finissent par voir d'un mauvais oeil ce personnage. Ils cherchent alors à le destituer, en s'en prenant notamment à sa clinique, puis en engageant Yim, un brillant combattant, afin de l'éliminer purement et simplement. La tante de Wong, qui revient d'Europe, est ainsi enlevée pour servir d'appât...


mercredi 1 juillet 2015

L'empereur Kangxi



C'est à l'âge de 6 ans, en 1661, que Kangxi (littéralement "Le Pacifique") devient empereur de Chine pour 62 ans, ce qui représente le règne le plus long de l'histoire de la Chine. Fils de Shunzhi, fondateur de la dynastie Qing, c'était un Mandchou. Jusqu'à 1969, le pouvoir était au mains de quatre régents, dont un certain Oboi, qu'il fait arrêter lorsqu'il atteint lui-même sa quinzième année, devenant ainsi empereur à part entière. Il rompt avec la politique de discrimination ethnique qu'Oboi avait instaurée. De plus, il promulgue un décret stipulant que les paysans, qui avaient été dépossédés de leurs terres par Oboi, pouvaient en reprendre possession. 


Kangxi a amené l'empire à son apogée, repoussant ses frontières jusqu'en Mongolie (1691) et au Tibet (1720) et restaurant la souveraineté de Beijing sur l'île de Taïwan (1683). Au nord, il repousse, aidé par une artillerie mise au point par ses conseillers jésuites, les Russes qui ont atteint l'océan Pacifique. Le traité de Nerchintsk, qui attribue la vallée de l'Amour à la Chine, est signé. Après huit années de guerre (1673-1681) contre des feudataires du Sud-Ouest, qu'il finit par écraser, il finit par dominer un très vaste empire.

Epris de calligraphie et connaisseur d'art, l'empereur devient un véritable lettré. Côté administration, il n'est pas en reste. Côté ouverture vers les apports extérieurs, il se montre plus que tolérant. Pour preuve la confiance qu'il donne aux Jésuites occidentaux, les autorisant à prêcher leur religion en Chine. Le Vatican, pour sa part, voit ce rapprochement d'un mauvais œil et interdit aux Jésuites de tolérer le culte des ancêtres -fondamental pour eux- chez les nouveaux convertis orientaux, engendrant une "Querelle des Rites" qui amène Kangxi à interdire la prédication chrétienne en Chine. Il continue, dans le même temps, à rester ouvert aux influences du bouddhisme et aux avancées mathématiques et astronomiques venues de l'occident. En 1679, l'empereur met en place un examen spécial pour les grands lettrés, les amenant à se séparer de l'influence culturelle des Ming; il s'applique ainsi, en même temps qu'à l'aide d'une meilleure rémunération, à gagner les élites au nouveau régime et restreindre la corruption.

Le missionnaire jésuite Joachim Bouvet (1656-1730) publia en 1697 un portrait littéraire de l'empereur Kangxi qui fut présenté au roi Louis XIV, son contemporain, participant ainsi à la popularité du personnage. Son ouvrage fut traduit en latin par Leibniz*, avec qui l'empereur entretenait d'étonnantes relations, mais aussi en anglais, en néerlandais et en italien. 

Bouvet était correspondant de l'Académie des Sciences. Parti en 1685 avec la première ambassade envoyée par Louix XIV au Siam (actuelle Thaïlande), il avait rencontré l'empereur Kangxi en 1688. Kangxi l'écoute et s'intéresse à son enseignement des mathématiques. Dans son récit-portrait fait au roi de France, Bouvet s'applique à rapprocher les deux monarques, que ce soit au niveau du physique (tous deux portent les marques d'une variole enfantine, maladie dont fut emporté le père de Kangxi, 1er empereur des Qin), qu'au niveau du tempérament : goût pour les arts, destins royaux parallèles, avec toutes les difficultés assumées du pouvoir. Louis XIV avait, cependant, déjà lu un récit du père astronome Verbiest (1623-1688) sur son voyage en Tartarie orientale (Mandchourie), dont voici un extrait de la dédicace : "Vous verrez, Sire, dans ce récit, que la Cour de Péquin ne cède en magnificence à aucune autre Cour de l'Europe; & si vous aviez esté dans un autre siècle, le Prince qui règne aujourd'huy à la Chine ne verroit rien dans le monde de plus grand que luy."

Grâce à ce type de récit, les lettrés occidentaux étaient au fait de l'intérêt de Kangxi pour les sciences, notamment la cartographie, les mathématiques, la physique et l'astronomie. L'empereur utilisait l'enseignement du père Verbiest, qui lui transmettait ses connaissances à raison de 3 ou 4 heures par jour, pour mener à bien plusieurs grands travaux, notamment dans le domaine hydraulique (création de canaux et de barrages).

La réforme du calendrier, qui marqua les esprits en Chine avant même l'avènement de Kangxi, avait donné lieu à une première réforme issue de l'occident : le nouveau calendrier fut promulgué en 1644 par le père de Kangxi, Shunzhi. On sait que premier empereur avait déjà confié de hautes fonctions à des Jésuites dans son Bureau Impérial d'Astronomie. Son fils reprit donc, en les intensifiant, les relations fructueuses avec un occident alors porteur de progrès.

Notons que durant son règne, Kangxi se rendit à plusieurs reprises au temple de Confucius à Qufu à la fois pour rendre hommage au philosophe qu'il estimait et pour rallier ses adeptes à son camp, ce qui permit de stabiliser son règne sur tout l'empire.

Sources:

herodote.net
jesuites.com,  
Conférence de Christine Bierre sur le Pont terrestre eurasiatique
solidariteetprogres.org
wikipedia.org





* Le philosophe et mathématicien Gottfried Leibniz était porté par une vision de la civilisation humaine avec la volonté de bâtir un monde "où toutes les nations, quelles que soient leur taille ou leur richesse, auront droit à leur entière croissance. Un monde où toutes les nations seront souveraines et libres de nouer des partenariats avec les pays de leur choix, sans se soumettre à tel ou tel bloc idéologique, sans devenir les vassales de tel ou tel empire".
Au XVIIe siècle, alors que l'Europe était ravagée par les guerres et en proie aux fanatisme religieux, Leibniz tenta de créer les conditions d'une paix en permettant au continent asiatique de se développer. Il souhaitait nouer une alliance entre l'Europe et la Chine. Le philosophe considérait que les deux grandes nations, bien que fort éloignées l'une de l'autre, étaient les plus avancées.