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Bandeau théière calli

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mercredi 16 mars 2016

France-Chine - Quand deux mondes se rencontrent

France-Chine - Quand deux mondes se rencontrent, c'est le titre d'une sorte de petit guide historique écrit par Muriel Détrie, qui a enseigné plusieurs années en Chine et au Japon et qui est actuellement maître de conférences à la Sorbonne. L'ouvrage est publié chez Gallimard depuis 2004.



XVIIe siècle, 1687, Louis XVI a envoyé les premiers missionnaires jésuites en Chine à la cour de l'empereur Kangxi. Depuis lors, les échanges se font de plus en plus nombreux, qu'ils soient intellectuels ou artistiques.

Muriel Détrie sait bien nous narrer ces échanges, l'attirance des Chinois pour la Science et les idées occidentales, le désir des Français de connaître, par exemple, le secret de la fabrication de la soie ou de la porcelaine fine et le besoin, de part et d'autre, de mieux comprendre une civilisation si éloignée de la sienne. De ces contacts entre les cours royale de France et impériale de Chine naissent une curiosité intellectuelle réciproque et des échanges artistiques féconds jusqu'à ce que l'impérialisme du XIXe siècle ne vienne changer la donne.

A Shanghai se crée une enclave française. Le commerce va bon train. Peu à peu, quelques intellectuels chinois reviennent de France où ils ont appris, en tant qu'étudiants-ouvriers, les rudes lois du labeur en usine et la contestation sociale. En 1860, suite à des émeutes, les Français saccagent le Palais d'Eté et le dialogue est rompu.

Au XXe siècle, la France apparaît comme inspiratrice des mouvements révolutionnaires et patrie des droits et de la justice. Dans l'hexagone, les sympathisants à la révolution culturelle chinoise s'emparent de l'opinion pour éveiller les consciences. A présent, à l'orée du XXIe siècle, une nouvelle page est en train de se tourner avec de nouveaux modes de relations qui témoignent d'une fascination mutuelle qui ne cesse de s'enrichir de part et d'autre.

Le petit ouvrage de Madame Diétrie est bien documenté, bien expliqué et accompagné de nombreuses illustrations. C'est un plaisir de le feuilleter et on en sort moins bête.


mardi 1 mars 2016

l'ABC-daire de la Chine

La médiathèque de "La Gare" de Pignan (34) m'a prêté un ouvrage sur la Chine qui se présente sous la forme de brefs reportages thématiques classés par ordre alphabétique et que je recommande à tous les assoiffés de culture chinoise :




L'ABC-daire de la Chine, de Philippe Paquet, aux Editions Philippe Picquier, est illustré par Cabu et date de 2004. Philippe Paquet est un journaliste sinologue belge qui couvre les actualités chinoises au quotidien "La libre Belgique", qu'il a présidé pendant 8 ans. Auteur de la biographie de la femme de Chiang Kai-Shek -"Madame Chiang Kai-Shek. Un siècle d'histoire de la Chine"- il a été récompensé par de nombreux prix littéraires. Quant à l'illustrateur-humoriste Cabu, qui fut un grand amoureux de la Chine, je crois qu'il n'est plus à présenter, notamment depuis son décès lors du massacre dans les locaux du magazine "Charlie Hebdo".

C'est un petit tour de la Chine sociale, politique, culturelle, agricole et urbaine qui nous est proposé ici avec un regard lucide mais bienveillant sur ce pays aussi vaste dans ses dimensions que dans ses façons de vivre. De "Adoption" à "Yang", en passant par "Diaspora", "Femmes", "Corruption", "Toilettes", "Plage", "Sida" ou encore "Tintin", ce ne sont pas moins de 57 rubriques sur 195 pages qui vous éclaireront sur l'histoire et les moeurs des chinois contemporains.

Extrait de la rubrique "Marché" :

Le communisme ouvrit une parenthèse en fermant le marché. Sauf aux périodes d'excès comme la famine engendrée par le "Grand Bond en avant" (1958-1961) et le chaos provoqué par la Révolution culturelle (1966-1976), la Chine s'en est comparativement mieux tirée que les autres pays socialistes. Il n'empêche que, pendant quelques décennies, sa population a navigué entre disette et pénurie. Les produits de base étaient disponibles mais rationnés et la réponse qu'on était le plus susceptible de recevoir quand on demandait une marchandise dans un magasin d’État était "Mei you !" ("Il n'y en a pas").

Extrait de la rubrique "Logement" :

"Celui qui n'a pas de logement ne trouve pas de femme, mais celui qui n'a pas de femme ne trouve pas de logement", affirmait il n'y a pas si longtemps un adage chinois exprimant autant le désespoir des candidats au mariage que l'absurdité de la pénurie de logements. Ceux-ci, en effet, n'étaient octroyés, dans le système planifié de l’État socialiste, qu'aux couples mariés depuis plusieurs années; célibataires et jeunes époux logeaient le plus souvent dans les dortoirs de leur entreprise ou chez leurs parents. Ce cauchemar appartient désormais au passé. Avec l'accession quasi généralisée à la propriété, le régime communiste se flatte aujourd'hui d'avoir réussi non seulement à nourrir toute la population mais à la loger. Au point que, pour se saluer, assurait la revue officielle La Chine dans sa livraison de mai 2001, l'expression "Avez-vous mangé ?" a cédé la place à "Avez-vous déménagé ?".