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Bandeau théière calli

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samedi 1 août 2015

Programmes scolaires dénoncés à Taïwan


Dans l'édition d'hier (31/7/15) de rfi.fr Asie Pacifique, nous apprenons que des centaines de lycéens ont occupé ce même jour le ministère de l'Education à Taipeh. Les lycéens souhaitaient rencontrer le ministre afin de faire entendre leur opposition face aux modifications des manuels scolaires, notamment concernant le programme d'histoire, qu'ils ressentent comme une relecture pro-chinoise de l'histoire de l'île.

Les lycéens voulaient également saluer la mémoire de Lin Kuan-hua, qui s'est suicidé la veille après avoir été arrêté, la semaine dernière, suite à une manifestation et à son expression de déception par rapport à l'opposition de ses parents et de ses enseignants à sa participation au mouvement de contestation.

Le ministre n'a pas donné de réponse pour l'instant, reconnaissant toutefois que cette polémique qui concerne l'histoire et l'identité nationale durait depuis un certains temps.

Le nouveau manuel incriminé indique, entre autres, que Taïwan a été "récupérée" par la Chine. Cette formule, qui remplace la précédente : "Taïwan a été donnée à la Chine à la fin de l'occupation japonaise en 1945", ne plait pas aux étudiants car c'est pour eux une façon de se soumettre à la politique d'une seule Chine qui englobe Taïwan.

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Résumé de l'histoire de Taïwan :


  • Des aborigènes étaient installés sur l'île où l'on a décelé des traces humaines datant de 10.000 ans avant notre ère.
  • Lors de l'avènement des Trois Royaumes (IIIe siècle), on voit des premières tentatives d'établissement des chinois dans l'île. A ce moment, deux communautés aborigènes distinctes occupaient l'île. Les premiers immigrants faisaient partie de la tribu des Hakkas, qui étaient persécutés en Chine.
  • Sous la dynastie des Ming (1358-1644) d'autres immigrants arrivèrent de la province du Fujian, adoptant alors le nom de Ben-di-ren, qui signifie "homme de cette terre" et considérant les Hakkas et les aborigènes comme des étrangers.
  • Au cours des XVe et XVIe siècle, Taïwan devint le refuge de pirates en maraude et de commerçants venus de Chine et du Japon. Les japonais furent les premiers à tenter d'annexer Taïwan, en 1593, après l'échec de la conquête de la Chine (via la Corée).
  • Les Européens essayèrent également de s'emparer de l'île, au XVIIe siècle, les Hollandais notamment, qui firent venir des missionnaires pour évangéliser les habitants. Ils implantèrent un comptoir, la fameuse Compagnie hollandaise des Indes orientales, qui obtint le droit d'importer de l'opium de Java. Il est à noter que deux siècles plus tard, l'opium devait jouer un rôle de taille dans la chute de la dynastie des Qing et devenir le catalyseur de la guerre entre la Chine et la Grande-Bretagne.
  • A cette époque, les espagnols avait établi deux garnisons dans le pays, mais ils furent chassés en 1642 par les Hollandais.
  • En 1644, les Mandchous furent appelés à l'aide par un général chinois pour mater une révolte. A Pékin, le dernier empereur Ming nomma Cheng Chi-lung, pirate basé à Peikang, au sud-ouest de Taïwan, à la tête des maigres forces nationales. Mais le pirate, qui avait épousé une Japonaise, se pendit au moment où les Mandchous arrivèrent à Pékin. Son fils, Cheng Cheng-kung, se fit appeler Kuo Hsing-yeh, "le seigneur au nom impérial", que l'on traduit en occident par Koxinga.


  • Koxinga fut confronté aux Hollandais. En 1661, il fit assiéger pendant deux ans les côtes où s'étaient réfugiés les Hollandais, qui finirent par quitter l'île avec leurs biens. Puis les Espagnols et les Japonais se retirèrent aussi.
  • Koxinga était passionné de culture chinoise et restaura de nombreuses lois, institutions et traditions chinoises.
  • Son fils et son petit-fils régnèrent jusqu'en 1648, date à laquelle les Mandchous imposèrent leur souveraineté sur l'île. C'est à cette date que Taïwan devint officiellement partie intégrante de l'empire chinois.
  • Au XIXe siècle, l'île fut à nouveau convoitée par les occidentaux. Lorsque la première guerre de l'opium éclaté, des naufragés britanniques s'échouèrent sur les côtes de l'île mais furent battus, emprisonnés, voire décapités par les autorités chinoises et les relations entre les deux empires furent exacerbées.
  • Des américains s'intéressaient également de près à Taïwan.
  • La guerre de l'opium prit fin en 1860 et ouvrit l'île au commerce avec l'étranger, mais peu à peu les rapports se tendirent entre marchands étrangers et résidents chinois pour différentes affaires. 
  • En 1872 un bateau japonais sombra au large des côtes et le sort des naufragés fut funeste car 57 furent assassinés par des aborigènes. Les Japonais considérèrent une entrée en guerre. Une expédition militaire de grande envergure accosta au sud de l'île en 1874. Après des incursions punitives, le gouvernement chinois décida d'indemniser le Japon pour les familles des marins massacrés.
  • En 1886, la Chine éleva Taïwan au rang de province chinoise. Pendant ce temps, des militaires japonais réclamèrent l'annexion de l'île et une guerre finit par éclater entre la Chine et le Japon en 1895. Ce fut une défaite pour la Chine, affaiblie par des détournements d'argent de l'impératrice Tseu-hi (Cixi) qui n'avait plus de marine à même de faire face au Japon.
  • Le 23 mai 1895, des notables taïwanais créèrent la République de Taïwan afin de résister à l'occupation japonaise grâce à l'aide de l'étranger. Bien qu'indépendante, la République reconnaît la suzeraineté chinoise. Mais la République n'aura duré que 5 mois.
  • Le Japon dicta les conditions du traité de Shimonoseki, qui exigeait la cession des îles Ryukyu et de Taïwan. Le pays fut donc sous la tutelle de Tokyo, et ce durant un siècle, durant lequel le Japon tenta de contraindre Taïwan à se couper de ses racines chinoises.
  • Ce n'est qu'à l'issue de la Seconde Guerre mondiale, après la reddition japonaise, que Taïwan redevint chinoise, le 25 octobre 1945, connu sous le nom de "jour de la Rétrocession". 
  • Pendant ce temps, la guerre civile avait éclaté sur le continent. Le parti communiste et le parti nationaliste (Kuomingtang ou KMT) mené par Tchang Kaï-chek, se faisaient front. Tchang Kaï-chek avait été réélu prédisent de la République de Chine en 1948 mais la guerre avait tourné en faveur des communistes et les troupes du KMT se replièrent sur Taïwan. 
  • En 1949, le gouvernement de la république s'installa à Taïpei. Tchang Kaï-chek est élu président de la République et instaure alors la loi martiale, réprimant toute opposition. Il fut élu président de la République six fois de suite, jusqu'en 1966. 
  • En 1950, la flotte américaine aide Taïwan à se protéger de l'invasion de l'Armée populaire de Libréation. L'île s'ouvre ensuite à un capitalisme autoritaire et le secteur privé s'étend considérablement, au détriment des monopoles d'Etat.
  • En 1965, l'île perdit l'aide financière des Etats-Unis.
  • Le 25 octobre 1971, après le refus de Tchang Kaï-chek d'accepter la Chine populaire, les membres de l'ONU votent l'entrée de la République Populaire de Chine (RPC) à l'ONU. La résolution 2758 expulse les représentants de Tchang Kaï-chek de l'ONU et ne mentionne plus le nom de République de Chine, laissant la RPC seule représentante de la Chine dans l'organisation.
  • A présent, il semble que le gouvernement nationaliste considère officiellement Taïwan comme "une province insulaire de la République de Chine", sans que je n'aie pu comprendre comment cette situation avait pu être mise en place. Pour autant, Taïwan et le continent ne sont pas d'accord sur le fait qu'"il n'y a qu'une seule Chine", ce qui apparemment contredit le premier postulat. 
  • Le président actuel, depuis 1988, est M. Lee Teng-hui, diplômé d'économie agricole à l'université de Taïwan et d'économie aux Etats-Unis, après avoir suivi un cursus à l'université impériale de Tokyo.

Sources : 

Le grand guide de Taïwan - Bibliothèque du voyageur, Ed. Gallimard, 1995
Histoire de Taïwan - wikipedia.org






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